Page 15 - Think Culture 2020
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    Festivals, carnavals, fêtes, spectacles de rue ... Les événements, ponctuels ou récurrents, font pleinement partie de la vie culturelle d’un territoire. Cette offre s’inscrit-elle dans une démarche de politique globale et ordonnée, et si oui, contribue-t-elle au développement local ?
L’ancrage territorial
« Le festival n’a pas de lieu en propre et de ce fait travaille en lien étroit avec de nom- breuses structures culturelles du terri- toire. Pluridisciplinaire, il est très ouvert sur toutes les formes.
Travailler de cette manière m’oblige à re-questionner le festival d’année en année et de projet en projet. C’est donc vraiment une force de ne pas avoir de lieu et de devoir travailler avec différents par- tenaires. Latitudes est un festival très maniable, très mobile.
Le festival reste 100 % associatif dans un secteur qui s’est beaucoup développé ces dernières années, et a subi beaucoup de crises.
Nous comptons 7 000 bénévoles, majori- tairement du territoire. Ils sont constitués en une centaine d’associations, à tous les étages de la fusée : parking, bar, restau- rant, accueil artistes, presse. Ce qui fait l’âme de la manifestation et nous fait gar- der les pieds sur terre, c’est cet ancrage local. »
Jérôme Tréhorel, directeur général des Vieilles Charrues
Une puissance immatérielle
« Le Festival d’Aurillac, par son ampleur (3 600 représentations en quatre jours en 2019 pour 258 000 spectateurs), ne peut de toute façon pas laisser indifférents ses 25 000 habitants. La ville et sa population sont totalement imprégnées par cet événe- ment. Il est accepté par certains, crée de la controverse parfois, et peut être dénigré par d’autres, puisque c’est une opération de transformation assez radicale de la ville.
La ville s’est créé son identité avec le festival, qui ne dure que quatre jours mais qui contamine d’une manière immatérielle le quotidien des habitants, et de tous les acteurs, qu’ils soient éco- nomiques, sociaux ou éducatifs, pendant toute l’année. » Frédéric Rémy, directeur artistique du Festival international des arts de la rue d’Aurillac
  La ville d’Aurillac
s’est créée
son identité
avec le festival
Frédéric Rémy, directeur artistique du Festival international des arts de la rue d’Aurillac
  L’appui de la Ville de Lille est un facteur
favorisant de l’ancrage du festival dans le
territoire. De plus, les partenaires sont heureux de nous accueillir car cela leur permet de participer à un événement culturel important dans la métropole. »
Maria-Carmela Mini, directrice artistique
de Latitudes contemporaines
Les retombées locales
« Nous n’avons pas augmenté le prix d’entrée des Vieilles Char- rues depuis huit ans (44 €). Cette politique tarifaire permet au public local de venir.
Le festival génère 18 M€ de retombées économiques locale- ment. Cela montre bien à quel point nous travaillons pour être ancrés sur le territoire. Cet impact est fondamental, économi- quement évidemment, mais aussi socialement.
15 • think culture 2020
Frédéric Rémy, Anne-Florence Duliscouët, Maria-Carmela Mini et Jérôme Tréhorel
L’événement culturel :
feu de paille ou mutation d’un territoire?
 Débat







































































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