Page 14 - Think Culture 2020
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La culture face
à l’urgence écologique : qu’est-ce qui doit changer ?
Magali David, Céline Portes, Marie Sabot et Tania Le Saché
   L’urgence écologique s’im- pose enfin, en témoigne
la prise de conscience de larges couches de l’opinion publique. Mais qu’en est-il dans la culture ? Comment changer les façons de pro- duire et de consommer dans la vie artistique et culturelle ?
Imposer la transition écologique
« Est-ce vraiment sérieux aujourd’hui qu’il n’y ait au ministère de la Culture qu’une seule personne en charge de la transition écologique ?
Les artistes et les diffuseurs se sont pris en charge. Ils n’ont pas attendu les pou- voirs publics pour avancer sur ces sujets. J’attends que le ministère de la Culture précise cette enveloppe de 20 M€ pour “encourager la transition écologique des équipements de ces institutions de créa- tion” (annoncée dans le cadre du plan de relance).
Le terme “encourager” est je crois un peu timoré. Il est temps d’imposer la transition écologique. »
Céline Portes, déléguée générale de l’Ensemble Correspondances et co-fondatrice de l’association Arviva - Arts vivants, Arts durables
Profiter du plan de relance pour amorcer la transition
« L’urgence écologique est extrêmement difficile à rendre compatible avec la situa- tion que nous traversons qui aura un impact durable sur le modèle écono- mique de nos festivals.
Cette transition globale ne se fera que si l’on met la pression sur les acteurs écono- miques, et notamment les grosses entre- prises auxquelles une écoconditionnalité doit être demandée dans le cadre du plan de relance.
Les artistes peuvent être des passeurs. À We Love Green, nous leur avons donné la possibilité d’inviter et de donner leur scène à des intervenants. Le plus impor- tant pour nous est de convaincre des publics qui n’ont pas eu ce déclic écolo- gique. »
Marie Sabot, directrice du festival We Love Green
Un crédit d’impôt pour la
transition écologique ?
« Au SNEP, nous réfléchissons à afficher l’empreinte carbone du CD sur son boîtier. Dans la musique enregistrée, les boîtiers sont en plastique, le CD est en plastique, le cellophanage est aussi du plastique.
Il faut donc s’appuyer sur l’innovation et les technologies pour imaginer des boî- tiers fabriqués avec une autre matière
que le plastique.
Peut-être qu’il faudrait, sur le modèle du crédit d’impôt à la transition numérique, proposer un crédit d’impôt pour la transi- tion écologique qui puisse aider à aller dans ce sens. »
Tania Le Saché, gérante
du label ARB Music
Se former
à l’éco-tournage
« Depuis deux ans, à l’initiative d’Audiens, nous organisons des formations à l’éco-tournage dédiées aux régisseurs et directeurs de production animées par une directrice de production. Près de 100 personnes ont déjà été formées.
L’appétence grandissante des acteurs aux enjeux écologiques font que les sessions se rem- plissent aujourd’hui très vite. »
Magali David,
responsable communication institutionnelle et RSE d’Audiens
 think culture 2020 • 14
 Débat




































































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