Page 17 - Think Culture 2020
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  «Les industries culturelles
et créatives : quelles transformations effectives des villes ?»
Les industries culturelles et créatives sont, de plus en plus, au cœur des activités locales et des modes de vie urbains, et en maints endroits elles ont été, ou sont utilisées, pour redynamiser ou requalifier des quartiers ou des pans entiers de ville. Quartiers culturels, cités créatives, clusters... les exemples sont multiples. Quel est leur impact concret, sur les plans culturel, économique, social ?
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Quartiers culturels, cités créatives, clusters : quel impact culturel, économique, social ?
  « Les industries culturelles et créatives participent de la construction d’une identité collective. Nantes s’est fait connaître par la culture, et même un certain type de culture, qui est sortie des institutions pour prendre la ville comme théâtre d’opération. C’est une culture accessible, populaire, en accès immédiat et libre, qui fait de la culture un bien commun.
Le Quartier de la création est le prolongement de cette his- toire. Il a fallu transformer un quartier industriel et por- tuaire et projeter la métropole dans le début du XXIe siècle. Nous nous sommes servis de ce vecteur qu’est la culture comme d’un élément constitutif de la réflexion qui nous a conduits à inventer le Quartier de la création.
L’histoire se construit avec les collectifs d’artistes, les habi- tants. Tout ce qui se passe n’était pas programmable. Il y a eu tâtonnements, avancées, retraits, ajustements... » Jean-Luc Charles, directeur général de la Samoa
« À Saint-Étienne, le processus est différent de celui qui s’opère à Nantes. Ici, ce sont des forces de la société qui se sont structurées peu à peu, depuis 1803, date de la créa- tion de l’école de dessin, ancêtre de l’école d’art et de design. (...) La puissance publique a accompagné et accélé- ré ce qui était une stratégie de survie des entreprises locales.
Il est très important que Saint-Étienne soit immédiatement associée au design. Mais cette construction d’une identité forte de capitale du design ne fonctionne que parce qu’elle prend racine dans une histoire, une tradition et des savoir- faire préexistants au projet. Ce n’est pas artificiel.
De plus, il ne faut pas confondre un projet d’aménagement
du territoire avec une prétention hégémonique sur tout le territoire français. En revanche, le design et les designers ont besoin d’un centre, d’un lieu d’animation où il se passe un peu plus de choses qu’ailleurs, ce à quoi nous appelle notre position actuelle. »
Thierry Mandon, directeur général de la Cité du design
  Jean-Luc Charles
Thierry Mandon
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Thème 1
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