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FORMER
AUX MÉTIERS DE DEMAIN
«Certains métiers conn des transformations plus profondes que d’a
  Économiste, spécialiste des métiers du futur, Cécile Jolly coordonne les travaux qui esqui tendances qui agiteront les décennies à venir : nouveaux métiers, fonctions menacées d’a mentées et accès à la formation continue.
AVIS D’EXPERTE
LES FORMATIONS ONT TOUJOURS DÛ S’ADAPTER, IDENTIFIER LES NOUVELLES COMPÉTENCES
ET FAIRE ÉVOLUER LEURS PROGRAMMES
le sentiment d’accélération, lui, est bien réel. Les cycles d’innovation ne vont pas forcément plus vite. L’intelli- gence artificielle, par exemple, est dans les tuyaux depuis les années 1970 et a peu évolué jusqu’à l’émergence de ce
qui lui donne du corps, à savoir le big data et la capacité de calcul démultipliée des ordinateurs. C’est ainsi qu’aujourd’hui, ses nouvelles applications se succèdent, à une vitesse que nous perce- vons comme assez folle.
La progression de la mixité est plus lente, en revanche... Certes, les choses bougent difficilement. En ce qui concerne le numérique,
  Les nouveaux métiers voient- ils le jour aussi vite qu'on le dit ? Non, tous se transforment et cela prend du
temps. Il suffit de regarder dans notre passé récent : quels métiers ont disparu, combien sont apparus ? Le métier de mineur n’existe plus en France, c’est un fait. Celui d’ingénieur informatique n’existait pas avant, c’est aussi un fait objectif. En regardant plus en détail, vous trouverez des métiers qui naissent pour répondre à des besoins précis, avec des effectifs très faibles. D’autres, en forte croissance, se segmentent. Ainsi, un ingénieur informatique est désormais spécialisé dans
le hardware, le software ou encore la programmation.
Tous les métiers évoluent-ils avec la même ampleur ? Certains connaissent des transformations plus profondes que d’autres. Prenez l’exemple d’une secrétaire. De la sténodactylo-
graphe du passé à l’assistante très polyvalente d’aujourd’hui, qui gère les plannings et met de l’huile dans les rouages de son entreprise, il y a un fossé. Peut-on dire, pour autant, que la secrétaire a disparu ? C’est une question d’interprétation. De manière générale, le numérique modifie plus que les tâches, il change l’organi- sation du travail, la gestion du temps, avec un principe de substitution et de complémen- tarité : l’automatisation d’une tâche nous libère pour faire autre chose.
La transition écologique a-t-elle le même impact ? Pour accompagner cette transition, on adjoint des compétences nouvelles
à des branches existantes.
Le couvreur de jadis pose, désormais, des panneaux photovoltaïques : il est donc bien un acteur de la transition énergétique.
On dit souvent que tout s’accélère. Est-ce vrai ?
Je ne sais pas répondre à cette question. En revanche,
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