Page 6 - GRAND ENTRETIEN
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 Le très grand entretien
 Sylvie Retailleau
Les statuts de l’Uni-
versité Paris-Saclay
sont parmi les plus
intéressants que j’ai
pu lire. Mais pour que
les deux ensembles
fonctionnent, il faut une équité
dans les moyens accordés à chacun des projets. Avec cette condi- tion, on peut avoir quelque chose, à Saclay.
Sylvie Retailleau, quel regard portez-vous sur ces premiers épisodes et alors que vous n’étiez pas encore en situation de responsabilité ?
Sylvie Retailleau : Le projet, dans le périmètre et les directions actuelles, est vraiment parti en 2011, avec les Idex, dans l’idée de constituer un rapprochement entre universités, grandes écoles et organismes de recherche. C’est avec le Plan campus et les déménagements d’établissements
    C’est un projet porté par l’idée qu’il fallait “ sortir de Paris”
Sylvie Retailleau
qu’il s’est concrétisé.
Mais on peut remonter plus loin car le projet est ancien ! Dans son livre “Graine de mandarin”, paru en 1994, le physicien Jacques Frie- del décrit l’arrivée du Laboratoire de physique des solides en 1959, avec déjà les grands principes de rapprochements Saclay. Cette notion de collaboration entre différentes institutions et cultures fait partie de l’histoire de Saclay.
Bien avant 2011, c’est un projet porté par l’idée qu’il fallait “sortir de Paris”, notamment pour accueillir des grands instruments : IPN (Institut de Physique Nucléaire d’Orsay), LAL (Laboratoire de l’accé- lérateur linéaire)... C’est le fait de mettre sous un même chapeau, avec une certaine intégration, différentes institutions pour faire de la recherche avec de grands équipements. D’abord, on a pensé aux organismes, ensuite aux écoles.
  Aujourd’hui, nous intégrons une histoire française dans des standards internationaux. Saclay est une évolution de nos spécificités - que nous maintenons – pour que la France ait une organisa- tion de son système d’ESR cohérente avec les standards internationaux.
L’idée est de passer un cran supplémentaire, par rapport aux établissements qui sont déjà des pépites dans leur domaine. Quand on voit les acteurs concernés et leur histoire dans l’ESR, c’est logique que les choses ne se soient pas faites d’un coup de baguette magique. Cela l’est d’autant plus quand on voit aussi la place des universités françaises et leur faible reconnaissance en France, ce qui est un réel problème par rapport à l’international.
   NEWS TANK 6 LE TRÈS GRAND ENTRETIEN
 














































































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