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L’histoire jusqu’à l’annonce d’Emmanuel Macron en octobre 2017
News Tank : Le projet Saclay a connu une histoire mouvementée. Bernard Belloc, vous étiez aux affaires lorsqu’il s’est dessiné sous la présidence de Nicolas Sar- kozy. Quels grands jalons retenez-vous, un peu plus de dix ans après ?
Bernard Belloc : Le projet Saclay est un vieux projet mais qui à un moment, n’avançait plus. Il fallait donner un coup de pied dans la fourmilière.
En janvier 2007, Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur et candidat à l’élection présidentielle se rend sur le plateau de Saclay et défend le projet.
Une fois qu’il est arrivé à l’Élysée, c’est devenu un dossier présidentiel. Pour cette raison, il fallait y toucher et... ne pas trop y toucher, tant qu’on n’avait pas le signal.
l D’abord, il y a eu l’épisode du Plan Campus, en 2008 qui a relancé le projet. Et, nous pouvons le dire maintenant, nous ne voulions pas d’un Plan Campus ParisTech. Le projet de Saclay était de rassembler écoles et universités, il ne fallait donc pas que ParisTech se positionne pour se doter du campus dont elle ne disposait pas.
 l A Saclay, Nicolas Sarkozy a tenu, de nouveau, un dis- cours, en septembre 2010 à l’IOGS. C’était l’époque du premier PIA, en 2010. Nous voulions vraiment construire un projet à Saclay, et que ce projet ne sépare pas les grandes écoles d’avec l’université. Mais nous n’avions pas d’idée sur la façon de procé- der.
l Centrale Paris (actuelle CentraleSupélec) et l’ENS Cachan (actuelle ENS Paris-Saclay) ont joué un rôle actif dans le projet : Hervé Biausser et Jean-Yves Mérindol, leurs dirigeants respectifs, ont demandé à venir s’installer à Saclay. A l’inverse, d’autres n’ont pas voulu en être, comme les Mines Paris.
Bernard Belloc
   l Avec la fin de mandat qui se terminait en 2012, nous
avons décidé de ne pas y aller avec le dos de la cuil-
lère et de faire venir tout le monde. Il y a donc eu
l’annonce de la venue de l’ENS Cachan et de Centrale
Paris, qui étaient volontaires. Il y a eu aussi celle de la venue d’AgroParisTech -
même si je ne sais pas si elle était volontaire, alors que la présidente de l’Inra, Marion Guillou, était, elle, enthousiaste. Enfin, pour l’Université Paris Sud et Polytechnique, les choses étaient un peu plus compliquées.
Aujourd’hui, après le discours d’Emmanuel Macron, le 25/10/2017, on voit que Polytechnique a obtenu de partir séparément et de créer son groupe d’écoles d’ingénieurs. Donc, nous avons un pôle de grandes écoles séparé. Ce n’est pas forcément grave : à Boston, il y a le MIT et Harvard, les deux sont reconnus.
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 Le très grand entretien
   
















































































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