Page 26 - GRAND ENTRETIEN
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NT : Pour garder les 50% d’extérieurs mobilisés, il va falloir leur proposer des ordres du jour un peu différents de ce qui se fait à l’université aujourd’hui...
Bernard Belloc : Avec la gouvernance telle qu’elle est imaginée, il est possible d’avoir un CA qui se concentre sur la stratégie.
Sylvie Retailleau : Je suis d’accord... et en même temps c’est, à mon avis, un cliché un peu daté. Les choses ont changé. A Paris-Sud, depuis un an et demi, nos CA commencent à 14h et finissent à 17h30. Il faut dire que j’avais un VP CA qui tenait la montre !
Pour que cela soit plus intéressant pour les personnalités extérieures, on commençait par les sujets stratégiques et on faisait passer, je caricature, le prix des lunettes de chimie à la fin. Et les personnalités extérieures venaient.
 Il y a une réalité qu’on veut faire évoluer et il faut arrêter, parce que cela nous tue, de mettre une étiquette sur l’université. Je suis dans beaucoup de CA d’écoles, d’orga- nismes et d’universités et je peux vous dire que les CA d’universités ne sont ni mieux, ni pires que les autres !
La présence de l’UVSQ et d’Évry a transformé le projet de l’Université
Sylvie Retailleau
  Bernard Belloc: Dans les universités, si ce changement
de pratiques concerne une partie importante d’entre
elles, c’est une révolution. Paris-Saclay
Sylvie Retailleau : Ce sont des évolutions qui sont enga- gées. C’est pour cela que je veux redire que Saclay ne sort pas du chapeau, pour moi c’est l’atterrissage pos- sible d’une évolution menée par nos collègues, par les dirigeants précédents.
Bernard Belloc : J’ai une autre question qui me cha- touille... C’est l’arrivée possible de l’UVSQ et d’Évry... Comment allez-vous faire ?
  Sylvie Retailleau : Si on avait fait l’université “juste” avec les écoles, nous n’aurions peut-être pas créé le collège universitaire de premier cycle, pas dès le départ en tout cas.
Sa création marque notre réelle anticipation de la construction d’un système qui inclut des univer- sités plus territoriales. La présence de l’UVSQ et d’Évry - dont il faut souligner qu’elles disposent de pépites en recherche – a transformé le projet de l’Université Paris-Saclay. Avec elles, nous allons décliner l’excellence dans toutes ses dimensions. Dit autrement, Saclay ce n’est pas uniquement attirer les pontes de l’international, notre rôle est aussi de répondre aux besoins du territoire.
Une des craintes de nos collègues, et c’est valable un peu partout en France, c’est que ce qui n’est pas sélectif soit la “poubelle”. C’est contre cette idée que l’école universitaire veut lutter.
Pierre-Paul Zalio : Je rejoins ce que dit Sylvie. Une des critiques adressées par nos collègues était de dire qu’avec cette école, nous allions créer une université “ à deux vitesses”. Mais si on avait vraiment voulu faire cela, nous aurions conçu Saclay sans Versailles ni Évry! Sincèrement, après toutes les péripéties du projet, je suis convaincu que personne ne nous aurait imposé leur pré- sence.
Non seulement, nous avons voulu qu’elles participent au projet mais en plus, le président de l’Uni- versité d’Évry a été un des premiers porteurs de l’idée d’une école de premier cycle, entendue comme une composante proposant des formations exigeantes.
  NEWS TANK 26 LE TRÈS GRAND ENTRETIEN
 Le très grand entretien
 















































































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