Page 24 - GRAND ENTRETIEN
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On a un vrai enjeu qui est d’apporter au bon endroit la gouvernance qui va les aider et les accom- pagner. C’est un des rôles des graduate schools : amener les bonnes fonctions à proximité des enseignants-chercheurs pour qu’ils enseignent, fassent de la recherche, se ressourcent et inventent pédagogiquement.
Le paradoxe, c’est qu’il ne faut pas que l’on crée des silos avec tout cela. Il faut qu’on trouve l’équi- libre, y compris avec le fait qu’AgroParisTech en tant qu’établissement composante, est auto- nome ! Ce n’est pas facile à consolider.
Quel a été l’impact de l’ordonnance de décembre 2018 sur la définition du projet ? Gilles Trystram : Cela a enlevé un verrou, c’est sûr ! On vous dirait le contraire...
Sylvie Retailleau : ... on mentirait !
Comment pensez-vous relever le défi de la subsidiarité et du respect des identi- tés ? Cela semble une difficulté des universités Idex fusionnées et, dans son récent ouvrage, Christine Musselin insiste sur le fait de donner plus de poids aux facultés...
Sylvie Retailleau : Cela dépend des modèles. Ce n’est pas du tout le même paysage qu’à AMU et à Strasbourg.
Avec l’Université Paris-Sud, on part d’une université qui n’est pas centralisée. Elle a réussi à créer une identité réelle tout en conservant des facultés fortes, avec des prérogatives importantes, par exemple les relations avec les laboratoires qui sont restées à leur niveau.
C’est pourquoi il est, je pense, plus facile de créer un nouvel ensemble avec des établissements composantes et de garder une certaine symétrie entre les écoles ayant la personnalité morale et les autres composantes.
Si on n’était pas parti d’un établissement comme Paris-Sud, cela aurait été certainement plus dif- ficile. On part d’un système qui a une histoire, qui malgré tout ce qui a pu être reproché dans des rapports d’évaluation précédents, facilite la construction d’un nouvel ensemble.
Bernard Belloc : C’est le petit reproche que l’on pourrait faire à Christine Musselin, elle généralise un peu trop sur les facultés. Or, leur poids dépend vraiment de l’histoire : dans certaines universités, elles n’existent pas, elles sont même par- fois fantoches !
Dans le cas de ce que fait Paris- Saclay, il y a l’histoire de Paris-Sud, il y a les écoles qui gardent beaucoup de prérogatives - je ne parle pas spécia- lement de la personnalité morale, qui
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