Page 28 - GRAND ENTRETIEN
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  Il s’agit de créer
une université pluri campus, avec des campus qui existent déjà même s’ils
se reconfigurent
Pierre-Paul Zalio
construire, et que ça ne s’est pas fait en claquant des doigts. Il y a des déterminants pour y arriver, surement spécifiques par territoire, mais il ne faut pas baisser les bras pour y arriver.
Sylvie Retailleau : On le sait, et c’est pour cela qu’on a refusé de faire la fusion avec Versailles et Évry dès 2020. Ce n’était pas raisonnable, on devait construire cette identité. Et je rappelle que le projet Paris-Saclay, c’est d’abord le rapprochement écoles-université, donc on ne voulait pas faire cela à l’envers. Pour autant, il y avait cette volonté de continuer à travailler ensemble, mais on a mis des priorités.
   Et si on réussit, on espère passer un cap de tout ce qu’on connaît aujourd’hui : donner du temps aux collègues pour leur permettre de se recentrer sur leurs
métiers, donner des projets aux étudiants pour qu’ils soient fiers d’être à l’université dès le L1.
Cette question du territoire est aussi liée au campus et à son aménagement, alors que les uns et les autres sont en train de déménager. A quoi devra-t-il res- sembler ?
Pierre-Paul Zalio : Il s’agit de créer une université pluri-campus, avec des campus qui existent déjà, même s’ils se reconfigurent. Ensuite, il y a le campus principal, en tout cas celui qui donne son nom à l’université, qu’il faut réussir.
Ce campus fait l’objet d’une opération d’intérêt national, avec un établissement public d’aména- gement, ce qui est une bonne chose car on a dû penser le logement, les espaces publics, l’urbani- té, les équipements, etc. en ayant le prisme du lien entre campus et territoire.
Puis, chacun apportera avec son emménagement, un élément différenciant. Concernant l’ENS, je défends l’idée qu’une université de rang mondial doit avoir des espaces qui portent la question du sens de ce qu’on fait, et avoir un lieu de recherche-création amène cela. De même que j’essaie d’amener avec d’autres des initiatives pour confronter nos étudiants à des questionnements sociétaux, culturels, qui l’emmènent plus loin.
Sylvie Retailleau : La vie de campus doit être une priorité. Elle se construit progressivement, et on peut avoir l’impression que ça prend du temps, mais ça avance. On n’est plus dans la boue comme il y a deux ans. On a de beaux bâtiments, et une vie s’installe.
En mars 2020, on aura des commerces (boulangerie, supérette, banque), et on va passer un nou- veau cap. Une fois qu’il y aura la ligne 18, on passera un autre cap. On aura aussi des axes forts notamment sur la santé, sur l’égalité femmes-hommes, sur le handicap, sur la mixité sociale, avec des initiatives qui vont se démultiplier pour étudiants et personnels.
Nous avons défini trois axes identitaires depuis début 2019 pour donner un fondement à notre université :
l Art, culture, science et société, porté par la Scène de recherche de l’ENS, la diagonale Paris- Saclay, on a signé des liens avec le centre Pompidou, le Louvre ;
l Développement soutenable et RSE, fortement porté et insufflé dans tous les secteurs de l’uni- versité ;
l Science ouverte.
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 Le très grand entretien
 














































































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