Page 22 - GRAND ENTRETIEN
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Autre proposition marquante et sans doute difficile à faire accepter : la création d’une école universitaire de premier cycle....
Sylvie Retailleau : Oui, et ce qu’on a écrit c’est notre volonté de donner leur chance aux étudiants et de faire évoluer nos méthodes pédagogiques encore plus. Je souligne qu’on peut envisager une telle évolution parce que nos collègues ont fait un énorme travail depuis 20 ans. Mais on va passer la vitesse supérieure.
Pour cela, on va devoir aller chercher des moyens. Les collègues me demandent : “Comment on va faire tout ce que tu nous dis ? Évidemment qu’on veut faire réussir nos étudiants, on n’a pas attendu Paris-Saclay pour cela ! Pourquoi cette école fera-t-elle les choses autrement ?”
On a bien posé les problèmes, onaditqueles missions des enseignants- chercheurs devaient évoluer
Sylvie Retailleau
   La réponse que je fais c’est de dire qu’on a bien posé les problèmes, on a dit que les missions des ensei- gnants-chercheurs devaient évoluer. Il ne s’agit pas seulement de délivrer un savoir de grand professeur du haut de sa chaire. On est là pour inculquer des méthodes, définir un projet, enseigner une capacité d’adaptation, aider à trouver un travail à la fin des études et pouvoir évoluer... et peut-être surtout leur donner confiance, les rendre fiers d’être là et les rendre acteurs de leur avenir. C’est cela le nouveau métier des E-C, il y en a un grand nombre qui l’ont compris, mais pas complètement, et il faut les accompagner, leur donner du temps et des formations.
  Car l’innovation pédagogique, cela ne s’improvise pas. A Paris-Sud, la première année de mon mandat, j’ai nommé une VP dédiée à ces questions, et nous avons créé le congé d’innovation pédagogique.
Pourquoi ce chantier vous semble-t-il si important ?
Sylvie Retailleau : On doit désormais s’adapter à une diversité de profils d’étudiants que l’on n’avait pas il y a 15 ou 20 ans. A l’époque, on avait des écarts entre étudiants qui permettaient de créer une dynamique dans une même classe. Aujourd’hui, on doit faire le grand écart et l’on risque de perdre tout le monde au sein de cette classe.
C’est pour cela que l’école de premier cycle va mélanger le savoir-faire des IUT à celui développé dans les licences et nous permettre de positionner l’étudiant là où il doit être.
Actuellement en France les étudiants de CPGE, les meilleurs qui ont eu très bien au bac, bénéfi- cient d’un fort encadrement. Et les jeunes qui ne sont pas mûrs, qui n’ont pas encore de projet précis, on va leur parler d’autonomie à l’université ! C’est vrai qu’il faut de l’autonomie, mais à qui la donner ? A qui faut-il des heures en amphi ou les heures présentielles, l’accompagnement et les moyens ? Il faut repenser tout ça.
Je pense qu’un étudiant qui est mûr, qui a acquis une méthode de travail, il n’a qu’une envie, c’est passer du statut d’élève à étudiant. Vraiment. Il faut qu’on leur propose une alternative au lycée,
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 Le très grand entretien
 




















































































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