Page 17 - GRAND ENTRETIEN
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Inria est le plus jeune des organismes de recherche et historiquement, il a toujours eu cette vision, à la différence de tous les autres organismes.
Sylvie Retailleau : Pas de manière aussi forte que le positionnement qu’Inria affiche dans son nouveau contrat d’objectifs et de performance. Je crois que là on franchit vraiment une étape, en posant cette question : est-ce que l’Inria a besoin d’exister, avec le CNRS qui a aussi l’INS2I par exemple ? Et s’il a besoin encore plus d’exister comme structure, pour quoi faire ? Le raisonne- ment qui est fait dans ce COP n’a jamais été aussi fortement positionné qu’aujourd’hui.
Bernard Belloc : L’actuel président du CNRS pourrait peut-être importer une partie de la culture Inria...
Pour revenir à l’Université Paris-Saclay, je pense qu’on peut enfin parler, à nos collègues étran- gers, des structures d’une université française de manière compréhensible, ce qui n’est pas sou- vent le cas pour des écoles ou d’autres universités françaises. On parle enfin un langage universel en termes de structures.
 Mais ce qui reste un problème en France, c’est l’organi- sation et le fonctionnement au quotidien des grands organismes de recherche par rapport au monde de la formation.
J’observe toutefois qu’Antoine Petit a proposé des choses pour les RH, par exemple de mixer l’action des organismes et celle des universités pour les recrute- ments. C’est très bien si ça peut se faire. Mais jusqu’à présent c’était totalement inéquitable : un jeune doc- teur ne choisissait a priori pas l’université en premier. C’était peut-être possible autrefois, mais c’est plus com- pliqué aujourd’hui.
On franchit vraiment une étape
  Sylvie Retailleau
  Gilles Trystram : Dans ma culture, je préfère raisonner en solutions plutôt qu’en problèmes, et si on regarde ce qu’on veut faire, il y a plusieurs niveaux :
l Un niveau institutionnel : l’un des enjeux de l’Université Paris-Saclay est d’avoir un dialogue au niveau institutionnel avec les grands organismes. A AgroParisTech, on l’avait avec l’Inra et ça ne changera pas. Et pour d’autres, ce sera utile que l’Université Paris-Saclay ait un dialogue institu- tionnel parce que ça les mettra en meilleure position : il y a donc une plus-value de ce côté-là.
l Un niveau pragmatique : les graduate schools, ce sont les équipes de recherche. Dans certains cas, des actions de formation sont prises, dans d’autres, ce sont des ouvertures de stages dans des laboratoires pour des jeunes en master, etc. Ce côté pragmatique est très important et va être utile pour hybrider des cultures, mais ça ne marchera pas partout.
Bernard Belloc : Il n’y a pas de point de vigilance à avoir dans vos relations. En revanche il y en a un sur la recherche : ça peut marcher, ça peut ne pas marcher, il reste donc quelque chose qui peut être un frein à ce que vous voulez faire dans votre projet. C’est assez intéressant de le poser comme ça, d’ailleurs.
  NEWS TANK 17 LE TRÈS GRAND ENTRETIEN
 Le très grand entretien
 




















































































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