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De gauche à droite : Sebastian Stride, Nathalie Drach-Temam, Emmanuel Duflos, Isabel Marey-Semper, Gilles Bloch,
 Loi recherche : enfin la lumière ?
  En février 2020, les contours de la LPR (loi de programmation de la recherche) se dessi- naient, sur la base des rapports de trois groupes de travail. Le texte de ce qui s’appe- lait alors la LPPR n’était pas encore connu, mais déjà des tensions se faisaient sentir.
«Les éléments déjà annoncés par Frédérique Vidal, ministre de l’Esri, ne prennent pas en compte « l’un des grands pro-
blèmes de la loi en préparation : elle cherche à apporter des réponses nationales à un problème qui ne l’est pas puisque c’est une question d’au- tonomie des grandes universités de recherche ». Sebastian Stride, de foun- ding partner de Siris Academic, entre ainsi frontalement dans le sujet pro- posé.
Une loi pour laquelle Gilles Bloch, P-DG de l’Inserm attend également d’autres annonces qui montreront qu’elle est à la hauteur. « Se donner comme objectif de consacrer 3 % du PIB à la recherche, c’est « partager les
niveaux européens, tandis que la France fait partie des pays qui ne sont pas allés assez vite ». Il indique avoir le sentiment que « l’État trace une tra- jectoire très ambitieuse pour les années à venir », mais pense «qu’on ne peut pas forcer les entreprises à faire leur part sur le même rythme », ajoute-t-il.
Nathalie Drach-Temam, VP recherche, innovation et science ouverte de Sor- bonne Université, complète ce point de vue. Il faut « permettre aux univer- sités d’organiser leurs propres recru- tements, leurs propres concours et de mener leur propre politique de primes, associée à leur politique scientifique et de développement ». Emmanuel Duflos, directeur de Cen-
trale Lille Institut et vice-président de la Cdefi, souligne de son côté que « la France a besoin de construire une meilleure synergie entre les besoins de l’ensemble des entreprises et ce que peut apporter l’ensemble des laboratoires de la recherche acadé- mique, sans être forcément dans cette innovation de rupture ».
« Nous sommes au milieu du gué. Nous disposons d’un nombre impor- tant de structures d’innovation, mais, à côté, les potentiels d’innovation des laboratoires sont inexploités. Il n’y a pas de synergie et pas de mutualisa- tion », résume Isabel Marey-Semper, rapporteure du groupe de travail « Recherche partenariale et innova- tion » sur la LPPR.
« Un petit groupe présent dans l’amphi a souhaité dire son hostilité au projet de loi, avant de laisser le débat se poursuivre. Selon eux, « le projet de LPPR dégrade les statuts et les conditions de travail. Nous voulons un véritable service public d’enseignement et de recherche, financé grâce à un plan d’investissement massif jusqu’à 1 % du PIB pour la recherche publique. ».
  Une manifestation lors de notre colloque
 think education & recherche 2020 • 12
 Débat





















































































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