Page 13 - News Tank_think education_2020
P. 13

    La France face à la diversité de son ESR
Tous les intervenants de note grand débat final ont été unanimes pour considérer que l’or- donnance du 18/12/2018 instituant les établissements expérimentaux a constitué un tour- nant. C’était le thème de cette table ronde en présence d’Anne-Sophie Barthez, Dgesip.
«Au sein de la Dgesip, Anne- Sophie Barthez, voit passer les différents projets d’établisse- ments expérimentaux. Son
constat est clair : « Le décloisonne- ment se fait : je vois public et privé se rapprocher, universités, écoles et organismes de recherche travailler ensemble... cela ne se faisait pas autant avant. La question institution- nelle demeure importante, mais elle ne doit pas se résumer à l’intégration de l’école, mais voir le positionnement des nouvelles composantes, et com- ment elles s’articulent avec l’échelon central. Il y a un nouveau dialogue à inventer entre le central et des com- posantes qui se réinventent ». Christine Clerici, présidente d’Universi- té de Paris confirme cette situation qui évolue favorablement. « Je crois qu’universités et écoles ont réussi à se rapprocher, ce qui est un premier pas. Les différences existent et continuent à exister, ce ne sont pas les mêmes
systèmes académiques. Mais nous sommes désormais capables de por- ter des projets en commun sur cer- taines thématiques. Mais il reste un peu de chemin à faire ».
Au sein des écoles d’ingénieurs, Jacques Fayolledirecteur de Télécom Saint-Étienne et président de la Cdefi, complète : « Le sujet n’est pas l’intégra- tion, mais l’évolution globale du sys- tème. Et dans cette perspective, les écoles d’ingénieurs, qui sont dans un processus d’amélioration continue, font en sorte d’y travailler et de se positionner, en étant ambitieuses ».
Et si des établissements expérimen- taux sont nés en 2020 comme Univer- sité de Paris et CY Cergy Paris Universi- té, le travail commence seulement, estime son président, François Germi- net:«L’institutionnelestunepartiedu projet, cela a fait bouger les lignes, et le jury international a fait évoluer les choses. Mais le travail est devant nous. Ce n’est pas parce qu’on a fait bouger
les lignes institutionnelles qu’on a révolutionné la science et la forma- tion ». Faire évoluer les choses et chan- ger les approches, c’est aussi le sens de l’intervention de Laurent Champa- ney, directeur général d’Arts et Métiers ParisTech. « Nous avons un mode de gestion de l’argent public qui est extrêmement contraignant, et il faut bien comprendre qu’il n’y aura pas plus d’argent public, mais que nous avons besoin de plus de souplesse. Je pense que ça avance trop doucement pour nous, et que c’est la même chose pour les universités ».
Une position résumée par part Bruno Sportisse, le P-DG d’Inria. « La vraie question, c’est comment l’État arrive à accompagner ce jeu collectif, car à la fin, on est tous payé par le secteur public. Il est nécessaire de se donner les moyens collectivement pour répondre à la compétition internatio- nale »
De gauche à droite : Bruno Sportisse, Anne-Sophie Barthez, Laurent Champaney, Christine Clerici, Jacques Fayolle, François Germinet
13 • think education & recherche 2020
GRAND DEBAT FINAL























































































   11   12   13   14   15