Page 18 - Think Culture 2020
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 La culture, source d’économie créative ?
 De gauche à droite : Bertrand Dicale, Hervé Rony, Lily Fisher et Fabien Claire
 « Le Zénith entre dans une nouvelle DSP (Délé- gation de service public), qui demandait une évolution importante. (...) Il a fallu proposer une offre sur la base d’un climat et d’un contexte qui ont beaucoup changé ces dernières années, et sur la base d’une projection d’une nouvelle concurrence.
Pendant des années, le Zénith était la seule salle de grande capacité de Paris, avec une jauge entre 4 et 6 000 personnes. Les choses ont évolué, avec l’offre de l’Accor Arena et l’arri- vée de La Seine musicale, sur une jauge quasi- ment identique. Même si le projet est très diffé- rent, cette arrivée a entraîné un jeu de chaises musicales.
La salle du Zénith appartient à l’État, et vu ses attentes financières, nous ne pouvions pas proposer un projet qui réduirait la jauge. Nous avons choisi de moderniser la salle sans pour autant la changer complètement. Ces attentes importantes ont orienté le projet vers une réduction du coût d’exploitation plutôt que dans des aménagements pour plus de confort. Notre cœur de cible est le public de musique populaire, notamment de musique urbaine. Le Zénith accueille de moins en moins de variété. 70 % de la programmation nous est imposée
par notre cahier des charges, et nous disposons donc de 30 % de latitude pour faire d’autres projets et optimiser l’utilisation de la salle. »
Lily Fisher, directrice du Zénith de Paris
« L’audiovisuel vit très fortement la numérisa- tion et toutes les pratiques qui l’accompagnent, même si, de façon un peu étonnante, nous avons assisté pendant le confinement à un retour à la télévision traditionnelle.
Le secteur est un peu hybride, avec une struc- ture stratifiée de manière générationnelle. Une forte part de population a encore des habitu- des classiques, tandis que se développent depuis quelques années des usages nomades et à la demande.
Dans l’audiovisuel, des interventions publiques, beaucoup plus fortes et structurées que dans la musique, ont un effet d’amortisseur pendant les crises.
L’abondance de l’offre est en train de tuer l’offre. Auparavant, nous étions dans un monde de rareté, qui avait l’avantage de bien rémunérer la filière. L’offre est devenue abondante et les acteurs ont du mal à vivre. C’est un problème économique auquel il faut faire attention. » Hervé Rony, directeur général de la SCAM
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Thème 1





















































































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