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REPÈRES HISTORIQUES
La jeunesse a-t-elle une Histoire?
Avant l’époque contemporaine, on ne parle pas
de génération. Ni même de jeunesse, un concept trop mouvant selon les siècles.
Alors comment cette notion est-elle devenue un enjeu national ? Éléments de repères.
Peu de littérature scientifique s’emploie à construire une Histoire de la jeunesse d’une manière qui
traverse les époques.
Pourquoi ? Peut-être parce que « la jeunesse n’est qu’un mot », comme l’écrit Pierre Bourdieu (1) et non une donnée, rappelant qu’en tout temps « on ne sait pas quand commence la vieillesse, comme on ne sait pas où commence la richesse ». L’âge, la puberté ou toute autre frontière biologique ne suffisent
pas à définir cette construction avant tout sociale, économique et politique qu’est la jeunesse. Une clé pour approcher son Histoire pourrait être celle de l’enseignement supérieur, tant les deux ont partie liée...
Moyen Âge Universitaires et apprentis
Au XIIIe siècle sont créées les premières universités. Dans un pays où une personne sur dix sait lire et écrire, leur public est restreint. Certains étudiants
descendent de propriétaires terriens ; les autres sont des clercs rémunérés comme ecclésiastiques au cours de ces longues études.
Schéma bien plus courant à l’époque, le contrat d’apprentis- sage, pour lequel un enfant est envoyé très jeune chez un maître (à 8 ou 9 ans, parfois même... 6 ans) pour une durée pouvant dépasser dix années. Obligations du maître : ensei- gner le métier à l’apprenti, le nourrir, le vêtir et le chausser(2). Quand ce n’est pas un contrat
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