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 [ GRANDS TÉMOINS ]
   Michel-Edouard Leclerc
Président-directeur général d’E. Leclerc et président
de Neoma Business School
Doctorat, formation, recherche : l’entrepreneur
et la députée
« Je suis docteur en économie après avoir fait des études de lettres et de philosophie. Cette formation, ce “capital lettres”, m’a donné un regard sur mon métier, une distance, qui m’a été très profitable. J’ai été un peu journaliste, chargé de TD à Paris 1 Panthéon- Sorbonne, puis je suis entré dans l’économie concrète. Avoir ces références, cela m’a donné une grosse aération ». Au sujet de nos institutions, Michel-Edouard Leclerc précise : « On a de très belles uni- versités, avec des étudiants super- bement formés, que ce soit en droit, économie, médecine : elles
y a un combat culturel à mener ». « Tout ce qu’on peut mettre en commun pour attirer des talents demande effectivement qu’on
se rassemble », estime Amélie
de Montchalin. « Que l’Université Paris-Saclay et l’Institut polytech- nique de Paris se fassent un peu de compétition, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais ce qui m’inté- resse, c’est qu’ils puissent, autour de grands projets fédérateurs, aller chercher des financements com- muns, faire venir des entreprises, avoir des laboratoires communs et des infrastructures de recherche. Cela va se passer, cela se passe déjà. »
sont à la hauteur de la réputation des grandes universités interna- tionales. Avec le peu de moyens qu’ont certaines universités, elles sont hyper attractives ».
« Je suis très positif sur la qualité des universités, on parle moins des IUT, mais la qualité de la formation y est incroyable. C’est aussi à l’entreprise de revenir vers le système d’enseignement. Les écoles peuvent jouer un rôle. Notre projet à Neoma, c’est que l’école, avec l’université, crée le lien avec les entreprises des territoires de Reims et de Neoma pour répondre à leurs besoins. »
 « L’enjeu c’est que les meilleurs étudiants contribuent à notre recherche. Pour cela, il faut qu’on leur offre des débouchés variés et intéressants après le doctorat, qui ne doit pas être vécu comme une filière d’attente. Que des grands patrons puissent montrer qu’un doctorat ne conduit pas forcément à faire de la recherche pendant 40 ans et a, en soi, un apport profes- sionnel, c’est très positif ». Évoquant ses priorités comme députée, Amélie de Montchalin souhaite qu’un docteur « trouve un emploi, si possible mieux payé que sans doctorat, et qu’il ne soit pas pénalisé dans une grande entreprise par rapport à ses collè- gues qui se sont arrêtés trois ans avant ».«Ilyademoinsenmoins de cadres dans les états-majors des grands groupes mondiaux, parce qu’ils ne sont pas docteurs. Il
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Amélie de Montchalin
députée de la 6e circonscription
de l’Essonne, secrétaire d’État chargée des Affaires européennes (mars 2019)


















































































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