Page 12 - Think Culture 2019
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Les grands groupes dans la culture : quel équilibre de l’écosystème ?
Comme bien d’autres, l’écosystème du secteur musical s’est transformé ces dix der- nières années. Comment concilier les enjeux de diversité de la création avec les né- cessités économiques nouvelles ? Quel équilibre trouver pour les entreprises entre concentration et indépendance ?
Un phénomène
encore récent
« Le monde a changé, les secteurs ont changé et le phénomène de concentration touche tous les sec- teurs d’activité en France. On est passé, dans un temps très court, d’un modèle artisanal à un modèle très structuré, avec l’apparition de grands groupes. Si l’on parle aujourd’hui davantage d’industrialisation dans le live que dans d’autres secteurs, c’est parce qu’elle est terminée chez les autres (le disque, l’édition...) et pas encore chez nous, où c’est un phéno- mène plus récent.
Ce sujet de la concentration, qui est au centre de toutes les attentions et des
débats, occulte les vraies difficultés du secteur du live. La grande majorité des entreprises rencontrent des diffi- cultés structurelles et conjoncturelles depuis un certain temps, sur les- quelles nous n’avons pas d’accompa- gnement. Difficultés structurelles car les marges sont devenues négatives depuis 2016, et difficultés conjonctu- relles car certains textes sont venus amplifier les difficultés de ces entre- prises, sur la réglementation sonore, sur les services d’ordre à indemniser... Là-dessus, on ne nous apporte aucune solution, et on se borne à pointer du doigt la responsabilité des grands groupes. »
Malika Séguineau, directrice géné- rale du Prodiss
Au-delà du clivage
majors/indépendants
« Dans le disque, le mouvement de concentration a eu lieu bien avant le live, mais il y a toujours eu un écosys- tème fait de grosses sociétés, multi- nationales et structures françaises, et de petits indépendants. Ce qui a changé plus récemment, c’est qu’il est plus difficile de faire le distinguo entre majors et indépendants. Le business d’une major est constitué d’une myriade de partenariats qui n’existaient pas il y a quelques années. À cette époque, les maisons de disques signaient principalement des contrats d’artistes, mais aujourd’hui, de petites structures
Débat






















































































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