Page 13 - Think Culture 2019
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                     indépendantes, souvent initiées par les artistes eux-mêmes, s’organisent et font appel aux majors pour la distribu- tion. La concentration du chiffre d’af- faires n’est pas forcément le reflet d’un manque de diversité. L’écosystème dans le disque est aujourd’hui marqué par une expansion de ces petites structures, protéiformes, et cette accélération du phénomène nous fait aller au-delà du clivage majors/indépendants d’autre- fois.
Le clivage entre production de disques et de spectacles est lui aussi dépassé, tout simplement parce que l’on parle à nos artistes de partenariats. Un artiste qui est en maîtrise de sa création a besoin d’infiniment plus de partenaires pour l’aider à émerger, à se développer et à durer. Émerger est plus simple qu’il y a 10 ans, mais durer est un enjeu.
La taille critique est relative au périmètre d’activité qu’on s’est fixé. Dans la pro- duction musicale, l’effet de taille a un bénéfice. Pour faire émerger un artiste, on sait qu’il faut en signer beaucoup. Si l’on veut développer beaucoup d’ar-
tistes, la taille permet la mutualisation et l’effet d’entraînement nécessaires. » Stéphane Le Tavernier, président de Sony Music Entertainment France
Développer et investir
« Que l’on soit dans une TPE, PIAS, Sony ou Live Nation, on est entrepreneur. Nous avons des salariés, des artistes et des projets à défendre. Il est important, voire crucial, de développer et d’investir. On se sert de la puissance des 10 ou 15 projets qui fonctionnent bien pour accompagner ceux qui ont besoin de développement.
Je trouve ça très réducteur de parler sans cesse de concentration et de vou- loir opposer les uns aux autres. Il y a de la place pour tout le monde, pour les cen- taines d’artistes qui n’attendent que de rencontrer un producteur. Et il y a aussi la nécessité de travailler ensemble pour rayonner à l’export et améliorer la pré- sence de nos artistes à l’étranger. » Angelo Gopee, directeur général de Live Nation France
Toutes les entreprises que le Moulin Rouge
a rachetées sont des entreprises du patri- moine vivant, qui déve- loppent des métiers pour lesquels nous n’avons aucune com- pétence en interne. Ces métiers disparaissent petit à petit, il faut donc pouvoir les préserver si l’on veut rester dans les standards de qualité qui sont les nôtres.
Olivier Villalon
directeur général du groupe Moulin Rouge
Intégration
horizontale
« Pour préserver notre indépendance,
nous n’avons pas choisi de reprendre des structures dans des secteurs annexes aux nôtres, mais plutôt de racheter des catalo- gues et créer, au sein de la structure, de la diversité. Celle-ci nous permet d’obtenir un rayonnement international et tout bonne- ment de nous maintenir.
Acquérir des structures veut également dire conserver le personnel et l’expertise qui vont avec. Lorsque nous avons racheté Harmonia Mundi, nous avons conservé l’activité en Arles, avec une partie des équipes qui ont l’expertise sur le catalogue. Nous sommes arrivés, nous, avec notre savoir-faire sur le marketing, la promotion et l’international. Ce n’est pas de l’intégration verticale mais plutôt horizontale. »
Laurent Didailler, directeur général de Pias France
 13 • think culture 2019
Laurent Didailler, Malika Séguineau, Angelo Gopee, Stéphane Le Tavernier, Olivier Villalon et Bertrand Dicale
 















































































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