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 États-Unis, Royaume-Uni:
une sélection progressive
Dans le monde anglo-saxon, c’est un autre axe de développement qui a été
choisi. Il privilégie l’intégration des différentes formations dans de vastes structures universi- taires, aussi puissantes par la taille que par les ressources. Aujourd’hui, Harvard compte ainsi 40 000 étudiants, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) plus de 10 000.
Aux États-Unis et en Angleterre, le système secondaire est un premier levier de sélection.
Les places s’arrachent dans les meilleurs lycées où la compéti- tion est tellement intense que certains, dans la Silicon Valley, ont été récemment montrés
du doigt pour la forte pression qu’ils exercent sur de si jeunes élèves... Ils restent pourtant assaillis de demandes car ils sont la voie royale pour intégrer l’université de Stanford (Californie). Un vocable, “voie royale”, qui nous rappelle étrangement les prépas. Au sein des universités américaines et britanniques, on note aussi que les bachelors les plus réputés consacrent en général leurs deux premières années à un enseignement basé sur la culture générale, l’approfondis- sement de disciplines du secondaire... ce que ne renieraient pas les CPGE !
La spécialisation n’intervient que les années suivantes.
Le saviez- vous ?
Aux États-Unis, les enfants des familles les plus aisées ont
8 fois plus de chance d’obtenir un bachelor que ceux des familles défavorisées. Un écart qui a doublé entre 1970 et 2013.
Source : University of California et Pell Institute, 2015 (sur la population étudiante de 2013)
Au Brésil,
Cun modèle particulier
e pays d’Amérique latine propose des universités publiques très sélectives et d’autres privées, plus ouvertes... mais chères ! Pour les intégrer, il faut passer
un concours d’entrée, le vestibular. Afin d’obtenir les meilleures notes, gage des meilleures places dans le public, les lycéens peuvent suivre un cursinho, classe généraliste aux vrais airs de prépa. Sauf que le cursinho, lui, est privé. La sélectivité est donc là ; la case “égalité”, elle, attend encore d’être cochée.
Implantation
des prépas françaises à l’étranger
DOSSIER
Les lycées français à l’étranger sont également soucieux d’offrir aux expatriés qu’ils accueillent (comme aux locaux qui suivent leur scolarité dans ces établissements) la même excellence que dans l’Hexagone. C’est déjà le cas du lycée français de Vienne (Autriche) et plusieurs projets sont en cours, notamment aux États-Unis. L’étape suivante a été l’ouverture de plusieurs prépas en Chine, lancée en partie par les écoles Centrales françaises. L’ouverture de Centrale Pékin en 2005 – avec un an de mise à niveau linguistique en chinois, français et anglais, puis deux années de prépa– a fait des émules. Le dispositif centralien a été
reproduit en Inde et au Maroc, et le Brésil serait candidat.
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