Page 24 - Think Culture 2019
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Fox, Amazon et quelques autres continuent d’imposer le buyout [Contrat forfaitaire libératoire du droit d’auteur, NDLR], qui est une négation du droit d’auteur, alors ce sera le modèle mis en place en Europe et dans une grande partie du monde depuis deux siècles qui peut être mis à bas. »
œuvre et conduisent à des situations parfois ubuesques. Et, souvent, la victime est l’auteur ou l’artiste interprète, la partie visible de cette chaîne de la création.
On a aujourd’hui un souci de partage de la valeur, ce qui se voit encore dans l’organisation des sociétés de gestion collective : là où les anglo-saxons sont souvent pragmatiques avec une seule société de gestion collective pour gérer perception et rémunération des producteurs, des éditeurs, des auteurs et des interprètes, tant pour le droit d’auteur que pour les droits voisins, nous en avons cinq en France. 2,7 milliards d’euros de droits d’auteurs collectés dans notre pays, divisés par 26 sociétés, cela fait 90 millions par société. Que peuvent et que pèsent ces sociétés face aux géants du numérique ? L’enjeu urgent pour elles est de se rassembler et de mettre en partage des outils et des valeurs. »
Apport du streaming
« 2018 est la 3e année consécutive de hausse du marché de la musique enregistrée en France. Certes, cette hausse est de 2 %, c’est-à-dire le niveau de l’inflation. Le phénomène de crise est donc enrayé, s’il n’est pas effacé. La hausse est portée par le streaming audio par abonnement, c’est-à-dire Deezer, Spotifiy, Apple ou Qobuz. C’est l’abonne-
  Alexandre Lasch
Directeur général du SNEP
  Bruno Boutleux
Directeur général de l’Adami
think culture 2019 • 24
Partager outils et valeurs
« Nous avons un arsenal législatif formidable mais certains des acteurs de l’écosystème en bloquent la mise en
ment qui porte la valeur. Les 30 millions d’euros que YouTube, qui est pourtant la première plateforme d’écoute de la musique en ligne, apporte à la filière en France sont l’équivalent des achats de disques vinyle.
Le streaming a longtemps été vécu comme n’apportant pas grand-chose aux artistes, ou en étant perçu qu’avec un effet retard. Mais sur Spotifiy, un utilisateur de moins de 25 ans écoute en moyenne sept genres musicaux différents. Par ailleurs, le streaming se développe dans toutes les tranches de la population : un abonné sur quatre a plus de 55 ans. La question de la diversité musicale est extrêmement importante pour nous et va pouvoir se régler au fur et à mesure que l’usage s’étend. »




















































































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